Les boules aux Jeux Olympiques, chronologie d’un échec

C’est officiel depuis plusieurs mois et une bien triste nouvelle pour tous les fans de pétanque, boule lyonnaise et autre raffa. L’un des sports qui font le mieux la lumière sur l’esprit et les habitudes françaises ne deviendra toujours pas olympique comme il aurait pu le devenir pour les J.O. de Paris, en 2024.

Si la pétanque est un fleuron français, notamment bien protégé par nos “anciens” du sud-est, il est avant tout un sport qui requiert un entraînement précis, intensif et un engagement de tous les instants. À l’image tout simplement, des autres sports olympiques qui voient une multitude de leurs sportifs, être professionnels et vivre de leur passion.

Les sports de boules, sous l’égide de sa fédération CMSB, avaient officiellement fait part de leur candidature en 2015, presque deux ans avant que le CIO (comité international olympique) n’attribue finalement les Jeux à Paris. Tout semblait parfait et imaginer les sports de boules devenir olympiques sur leur terre française avait tout d’un conte de fées. Mais le comité d’organisation des Jeux Olympiques en aura finalement décidé autrement. Retour sur ce qui fut une importante désillusion…

Une candidature rondement menée

C’était en octobre 2015 que la fédération du sport de boules lançait officiellement sa candidature pour devenir l’un des quatre sports invités sur l’édition 2024 des Jeux Olympiques. Fier de sa présence dans plus de 165 pays selon la fédération, elle-même reconnue par le CIO depuis 1986, ce sport avait de forts arguments à faire valoir. En effet, plus de 200 millions de personnes pratiquent ce sport réunissant trois disciplines citées en introduction. Ce, sur chacun des continents de la planète, avec des effets socialisants indéniables et des bienfaits sur la santé tout aussi peu argumentables. De plus, en cette période de migration climatique, ce sport possède un atout principal dans
sa pratique : son impact environnemental est quasiment nul.

Les boules sont accessibles à tout le monde… Pour de nombreux sportifs, l’hiver peut être une période difficile où les entraînements deviennent compliqués puisqu’ils doivent s’effectuer en extérieur. Comme la pétanque. Mais les fédérations évoluent et aident souvent ses licenciés à diversifier leur pratique. L’hiver est promu comme quelque chose d’unique, notamment grâce à des tournois d’hiver au football par exemple. Le froid et le mauvais temps ne sont plus une excuse, même aux boules. De nombreuses personnes organisent même des
 événements spéciaux d’hiver pour promouvoir quelque chose de nouveau ou même encourager les passionnés à profiter de leur passion par tout temps.

La possibilité de jouer aux sports de boules par tout temps était un autre argument penchant en faveur de ce sport.

Avec à sa tête, Claude Azema et une candidature globalisée entre les trois disciplines afin d’apprendre des échecs de 1992 et de la non-retenue du sport pour les Jeux de Barcelone, cette candidature possédait de grands atouts.

Des soutiens de renoms

Dylan Rocher, le meilleur joueur de la planète aurait sûrement rêvé de devenir champion olympique en 2024, devant son public. Ce ne sera donc incontestablement pas le cas. Ni lui, ni un autre bouliste ne connaîtra pour le moment cette joie. Et une fois de plus, la candidature avait su faire les bonnes choses en attirant bon nombre de soutiens médiatiques… La liste était pourtant si longue et si prestigieuse, qu’elle n’aura tout de même pas suffi à faire peser la balance. D’illustres sportifs internationaux à des journalistes ou en passant par des artistes, tous avaient encouragé le CIO à faire le choix des boules pour 2024. Côté sportifs, le Monégasque Charles Leclerc ou encore
Alexandre Vinokourov et Pierre Vaultier, tous les deux champions olympiques n’ont en vain, pas suffi aux yeux du CIO.

Un premier coup dur

Même si les demandes principales de Paris 2024 semblaient coïncider avec les caractéristiques logistiques de ce sport, à savoir de ne pas avoir à reconstruire d’autres infrastructures pour limiter le coût et l’impact environnemental de ces “sports tests”, il fut un problème qui surgit rapidement aux yeux des candidats… La popularité auprès des jeunes.

Si certains aspects promulguaient l’apparition des sports de boule, cet aspect fut un grand coup dur pour la candidature. Bien que de plus en plus de jeunes soient licenciés en France et dans le monde (notamment en Thaïlande où le sport est roi), les boules ne semblaient pas en moyen de lutter face à cet argument et surtout face au Skateboard ou autre Breakdance…

Le Breakdance plutôt que les SDB

La force des Sports de Boules, comme le rappelait notamment Laurent Rougier, de la fédération française, résidait en sa capacité à être jouée par toute la population, que ce soit au niveau amateur ou professionnel. Un argument une fois de plus solide quand il vient à rappeler les valeurs de l’Olympisme et de sa quête d’excellence…

Ce fut donc au détriment du Breakdance que les sports de boules furent écartés définitivement, en mars dernier. Une véritable désillusion selon certains amoureux du sport.